Nous ne savons pas comment vient une alchimie. On connaît les ingrédients mais le moment où tout bascule reste secret. La magie de ce premier Parabola tient sans doute au bonheur d’être ensemble réunit autour d’idées simples : la parole libre, la créativité de chacun, la beauté de la poésie.
Tout commence par une année de rencontres : les ateliers de la MJC, le stage Parabola (ou l’on doit aller droit au but même si on est jamais monté sur scène) et la première formation BAPAAT de Veynes avec option théâtre (portée par le Greta). Notre envie depuis des années de dépasser le “ronron” des spectacles de fin d’année et d’accueillir les créations des ateliers comme un spectacle professionnel.
Ensuite, nous avons inventé ce premier Parabola en sachant que le savoir, la poésie et la joie sont faits pour cohabiter, que nous sommes tous capables de creuser un sujet, d’y réfléchir, d’y rêver et d’en rire. Cette année, le fil rouge de la parole a résonné du mercredi au Vendredi.
Jeudi, “l’apéro-slam” a réuni les âges autour d’un désir d’expression si bien que nous étions gênés de devoir écourter ce moment qui aurait pu durer une nuit. Les jeunes du collège et la bibliothèque avaient mijoté ensuite un Kamishibaï touchant et porté par cette envie de dire le quotidien et de dénoncer tous les préjugés. C’est devant un public nombreux et autour d’une soirée joyeuse que Rachid Bouali nous a raconté sa découverte du théâtre : “Un jour j’irai à Vancouver”. Ce spectacle plein d’humour est un hymne à l’éducation populaire, une fable du quotidien aux sources du désir de théâtre. Nous étions simplement heureux d’avoir fait découvrir cette création à Veynes et les regards au moment de se quitter étaient comme un remerciement.
Le vendredi fut la journée du premier “Cabaret des Haut-Parleurs”. Nous ne savions pas vraiment où nous amenait cette folie, ce pari fou : réunir 37 élèves de 7 à 65 ans avec une seule répétition commune d’à peine 2 heures. La soirée fut comme une aparté dans le quotidien de chacun. Une salle pleine comme un oeuf, plus de 200 personnes, des familles, des jeunes, des vieux, un public mélangé venu parfois de loin, ont accueillis cette troupe d’un soir par de l’attention, des rires et des applaudissements sans fin. Cette création passait du collage au spectacle. D’une scène à l’autre, comme des échos d’une société traversée par le désir de dire, de nommer, de dénoncer et d’être ensemble, les mots montraient une unité qui nous dépassait amplement. Comme un fil rouge que nous n’avions pas anticipé.
D’un repas partagé au petit mot qu’on se glisse discrètement, de l’appui solide et créatif de l’Olivier à la bienveillance de chaque instant de Cécilia, des mélodies sur mesure de Marionèle à la présence fidèle d’un enfant, d’un spectateur : cette année, cette semaine, cette soirée, nous dévoile la naissance d’une famille autour des valeurs du Pas de l’oiseau.
Nous ne sommes pas peu fiers !
à tout de suite,
Amélie Chamoux et Laurent Eyraud-Chaume
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